Nos vieux papis-mamies à la retraite entament un autre hiver. Au pré avec un abris, au pré-box (pré la journée, box la nuit), quel que soit leur mode de vie, ils coulent des jours tranquilles, qui doivent être compatibles avec leur bien-être.
Au pré, on évite de mélanger des jeunes plus remuants et dominants qui risquent d’ennuyer les vieux
L’âge des chevaux
On dit généralement qu’il faut multiplier par 3 l’âge d’un cheval pour obtenir son équivalence en âge humain, ce qui est très approximatif.
La notion de « vieux cheval » est en réalité assez subjective. Certaines races, certains individus, vieillissent plus ou moins vite. Les races rustiques, comme par exemple les poneys, les camargues, les chevaux de trait, vieillissent moins vite que les pur-sangs.
Le record de longévité est détenu par le bien nommé Old Billy, mort à 62 ans, mais l’espérance de vie est plus souvent voisine de 25-30 ans.
L’âge de la mise à la retraite varie selon la vie active du cheval, et selon son évolution physique. Certains sont vieux à 16 ans, quand d’autres, au même âge, continue leur carrière sportive à haut niveau. Tout est fonction de facteurs multiples, allant de l’héritage génétique, à l’alimentation, les soins, l’environnement….
Les signes de vieillesse
Progressivement, les poils blancs apparaissent, souvent sur la tête, le dos s’« enselle » (c’est-à-dire se creuse), les muscles perdent de leur volume, la couche de graisse sous cutanée diminue, les incisives s’allongent vers l’avant pour devenir presque horizontales, les articulations se déforment, signant l’arthrose (dégénérescence des cartilages), … Voilà pour les signes extérieurs.
Mais ce qui informe le plus ceux qui prennent soin du cheval, c’est la modification lente et progressive du comportement, moins vif, plus calme, moins réactif à son environnement, se déplaçant moins et plus lentement.
Nous, vétérinaires, considérons souvent que c’est à partir de 20 ans qu’il est bon de mettre en place une prise en charge adaptée à cette phase de vie.
> Les poils blancs apparaissent, en particulier sur la face
Points majeurs de la gestion d’un vieux cheval
- Maladies et santé
Les vaccinations redeviennent plus fréquentes qu’elles n’ont pu l’être à l’âge adulte, quand le cheval possédait un système immunitaire « en pleine forme ». Ainsi, l’immunité contre le tétanos, la grippe, la rhinopneumonie est réactivée par des rappels tous les 6 à 12 mois.
La prévention des coliques (problèmes digestifs), de la fourbure chronique (obésité, dérégulation du cortisol), de l’arthrose, passe par des consignes de vermifugation, d’alimentation, de soins spécifiques si besoin, conseillés par votre vétérinaire.
- Bouches et dents
C’est un des points majeurs, le dentiste doit « faire la bouche » une fois par an minimum. Les aspérités (surdents) qui se développent pour cause de mastication plus difficile, sont très souvent à l’origine des amaigrissements.
Au fur et à mesure, les incisives s’horizontalisent.
- Pieds et parage
Souvent déferrés, sauf cas particuliers de pieds sensibles ou de corne fragile, les pieds sont surveillés, parés par le maréchal quand c’est nécessaire (variable selon les individus), et l’on observe les fissures de la corne, la solidité de la paroi, le bon alignement avec l’axe du paturon, …
- Alimentation
Le foin doit impérativement être de bonne qualité, et distribué à volonté, apportant des protéines (pour les muscles), des calories (pour faire de la graisse et des réserves), des vitamines et minéraux, de façon à couvrir le maximum des besoins.
Le foin ne suffit néanmoins pas, surtout en hiver lorsque les besoins sont accrus pour lutter contre la baisse de la température et les intempéries, et on apporte alors un concentré (granulé, ou floconné, plus riche, complémentaire du foin), en 1 à 2 repas par jour, pas surchargé en amidon (céréales), mais incluant d’autres sources (luzerne, huiles, …).
Les causes de mortalité
La 1ère sont les coliques (déplacements, torsion, adhérences, … du tube digestif), souvent à survenue brutale. Ensuite, viennent les problèmes locomoteurs (arthrose, fractures), cardiaques, respiratoire, tumeurs diverses.
C’est en concertation avec votre vétérinaire que sera parfois indiquée une euthanasie, pour raisons humanitaires, lorsque le cheval montre des signes de souffrance chroniques et d’incapacité à être, dans ce que nous appelons dans nos expressions vétérinaires, « une survie confortable au pré ». Dans ce cas, les choses se passent avec douceur, d’abord une tranquillisation, puis une anesthésie, puis un arrêt des fonctions vitales.
L’arthrose : le vieux cheval qui ne peut plus se relever seul
Cette dégénérescence des cartilages articulaire, qui peut toucher une ou plusieurs parties du corps (membres, dos, cervicales, …), est douloureuse et handicapante ; en particulier parce que les chevaux sont des animaux qui se couchent et se relèvent souvent, qu’ils pèsent en moyenne 500 kg, et qu’il leur faut pour cela étendre les antérieurs, plier les jarrets, vousser le dos et les hanches, et avoir suffisamment de force pour se pousser vers le haut.
Nous sommes donc régulièrement appelés pour ce type de problème, lorsque les gardiens, plus ou moins bien équipés (certains arrivent à le faire avec le bras de levier de la fourche du tracteur et des sangles, ou des sangles, ou à plusieurs pour aider le cheval, mais la manipulation est délicate et il faut bien la maîtriser), ont essayé sans succès, et que le cheval est trop épuisé par les tentatives infructueuses.
Nous injectons en perfusion des médicaments qui vont l’aider, et lorsque nous jugeons qu’il est apte, nous plaçons une personne à la tête, une à la queue, une de chaque côté, avec chacune leurs consignes, et donnons au cheval le signal pour qu’il fasse l’effort.
Il vaut mieux réussir au 1er essai ! S’il retombe, il se fatigue de nouveau.
Ces manipulations sont difficiles à réaliser plusieurs fois par semaine, aussi est-il indiqué de mettre en place des soins qui peuvent aider le cheval à se débrouiller seul, donc sans avoir trop de mal à plier ses articulations et avec assez d’énergie pour se relever.
Les compléments à base d’Harpagophytum (produit de phytothérapie, anti-inflammatoire entre autres effets) et de substances à visée générale, apportant entre autres des acides aminés indispensables (contenus dans les protéines).
Equisport Senior répond à ces indications : Association d’Harpagophytum, de Spiruline, algue riche en protéines de haute qualité, de levures améliorant la qualité de la flore digestive, de vitamines et minéraux, ce produit est spécifiquement pour nos seniors à la retraite.
Dr Aude Lhérété spécialiste Chevaux pour le groupe La Compagnie des Animaux
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