jeudi 28 juin 2018

La Rhinopneumonie équine

 La Rhinopneumonie équine

Il sévit actuellement en France une résurgence d’épidémie de Rhinopneumonie, maladie due à un virus de la famille des virus Herpes, donc qualifiée d’herpesvirose. Le RESPE (Réseau d’Epidémio Surveillance en Pathologie Equine), constitué de vétérinaires sentinelles répartis sur tout le territoire, signale de nouveaux cas fréquemment dans ses bulletins d’informations :

Épizootie herpèsviroses - Etat des lieux au 18/05/2018

mardi 22 Mai 2018

Le RESPE continue de suivre la situation au jour le jour.

Pour les herpèsviroses de type 1 (HVE1), la situation sanitaire semble se stabiliser. En revanche,  en de nombreux foyers d’herpèsviroses de type 4 (HVE4) sont comptabilisés, avec des formes cliniques souvent peu marquées et plusieurs chevaux asymptomatiques, en lien ou non avec le dépistage exigé pour certains concours.

Bilan de la situation :

Aujourd’hui, des analyses sont toujours en cours dans le cadre de suspicions cliniques comme de dépistage en préparation des concours. Au 17 mai et depuis le dernier communiqué du 11 mai, ont été comptabilisés :

- 2 nouveau foyers d'herpèsvirose de type 1 - HVE1 :
- 1 foyer d'avortement en Haute-Saône - 1 cas
- 1 foyer d’avortement dans la Somme - 1 cas, centre équestre
ce qui porte le nombre de foyers d’HVE1 à 27.

- 12 nouveaux foyers d'herpèsvirose de type 4 (HVE4) :
- 2 foyer dans le Calvados - 2 cas, 1 cas
- 1 foyer en Essonne - 1 cas
- 1 foyer dans le Maine-et-Loire - 1 cas
- 2 foyer dans la Manche - 4 cas et 1 cas
                + 1 nouveau cas dans un foyer déjà connu de la Manche
- 1 foyer dans l’Orne – 2 cas, élevage
- 1 foyer en Charente-Maritime – 1 cas, centre équestre
- 1 foyer dans le Tarn – 1 cas, centre d’entraînement
- 1 foyer dans le Nord – 1 cas
- 1 foyer en Seine-Maritime – 1 cas
- 1 foyer en Loire-Atlantique – 1 cas

- 3 cas d'herpèsvirose de type 4 (HVE4) suite à des dépistages :
- 1 cas en Ariège – cheval de sport asymptomatique
- 1 cas dans le Maine-et-Loire
- 1 cas dans le Finistère

Le nombre de foyers d’HVE4 s’élève donc à 32 depuis le 15 mars.


Les virus et les formes de la Rhinopneumonie

Les virus sont au nombre de 2 :
  • EHV1 : Equine Herpes Virus de type 1, plus responsable des formes d’avortements en fin de gestation des juments. C’est la forme dite « abortive », très crainte par les éleveurs, car l’avortement est systématique, en fin de gestation.
  • EHV4 : Equine Herpes Virus de type 4, plus responsables des formes respiratoires (fatigue, toux, incapacité à travailler.
On distingue 3 formes de maladies, qui peuvent se combiner :

  • La forme respiratoire (d’allure grippale) 
  • La forme abortive (responsable d’avortement) 
  • La forme nerveuse, une complication de EHV1, qui peut être mortelle (trouble de la locomotion, paralysie de la vessie, …), heureusement plus rare (environ 5 par an en France)

Présence du virus dans les effectifs de chevaux

C’est un virus qui circule dans plus de 60 % des effectifs en France, tous les chevaux ne sont pas obligatoirement malades mais parfois porteurs sains, donc sans symptômes.

C’est la caractéristique des virus de la famille Herpès, que ce soit chez les humains ou les animaux, une fois qu’ils ont pénétré dans l’organisme, bien cachés et à l’abri, et peuvent profiter d’un stress ou d’une fatigue pour resurgir.

Ce n’est pas systématique, certains chevaux, détectés positifs par une prise de sang, resteront sains toute leur vie, leur système immunitaire jouant son rôle de défense.

D’autres, affaiblis par un stress (voyage, enchaînement de concours trop rapide, autre maladie, parasitisme, carence de la ration en minéraux-vitamines-oligoéléments, …), subiront parfois une résurgence de la maladie.

Lorsque la maladie resurgit, elle est contagieuse, par la toux, les ébrouements (équivalent de l’éternuement chez les chevaux), le contact avec les avortons et les sécrétions utérines.


Mesures de soins

Il n’y en a quasiment pas lorsque la maladie est déclarée.
  • Pour la forme abortive, il faut éliminer le plus vite possible l’avorton vers le laboratoire d’analyse spécialisé le plus proche, et brûler la litière (le virus peut survivre plusieurs jours dans l’environnement).
  • Pour la forme respiratoire, on doit isoler au maximum le cheval contagieux et lui procurer des soins de soutien pour qu’il surmonte l’épisode de maladie, en le soignant en dernier.


Mesures légales

RESPE :

Une stratégie raisonnable pour les manifestations équestres et pour l’élevage

Les recommandations de la cellule de crise restent inchangées en ce qui concerne les rassemblements équestres :

−    Suspendre ou reporter les rassemblements dans des sites ayant hébergé récemment des chevaux suspects (présence d’animaux malades non confirmés par analyse) ou confirmés.

−   Ne pas participer à des rassemblements si vos chevaux ont participé à des concours dans des effectifs avec foyers confirmés ou avec présence de chevaux malades en attente de confirmation. Cette mesure vaut aussi lorsque vos chevaux ou des chevaux présents dans votre structure, présentent des symptômes respiratoires, avortements, troubles neurologiques, hyperthermie.

−   Surveiller attentivement la santé des chevaux exposés et contacter votre vétérinaire au moindre doute

−   En cas de déclenchement de symptômes pendant la durée d’un rassemblement,  il est demandé instamment au détenteur de l’animal de se faire connaître auprès de l’organisateur et du vétérinaire en charge du suivi de la manifestation afin que la situation soit analysée et que les mesures adaptées puissent être mises en œuvre dans les meilleurs délais.

Aussi, en ce moment, de nombreux concours (regroupements) sont annulés pour éviter la contagion.


Vaccination

Après de nombreuses discussions, les vétérinaires ont fini par se mettre d’accord pour un consensus en faveur de la vaccination.

Le protocole est le suivant :
  • 1 injection de primovaccination 
  • 2nde injection de primovaccination à 1 mois 
  • Rappels tous les 6 mois (les rappels à 1 ans relancent moins bien l’immunité)
Il faut vacciner les chevaux sains et les chevaux porteurs.

Ces derniers, s’ils ont une résurgence de maladie, seront moins excréteurs et donc moins contagieux.

On doit raisonner en termes d’effectif et non d’individus, c’est l’effectif entier qui doit être vacciné, inutile d’en vacciner la moitié, le virus circulera autant.

Protocole spécial poulinières :

  • 2 injections de primovaccination avant l’insémination 
  • Rappel à 6 mois, 
  • ou parfois rappels à 5,7,9 mois de gestation (efficacité non démontrée)

Dr Aude Lhérété spécialiste Chevaux pour le groupe La Compagnie des Animaux

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