Voilà un mot qui fait peur aux amoureux des chats et à juste titre.
Car le fibrosarcome est un cancer du chat et le plus souvent
une prolifération anormale de fibroblastes (grandes cellules fusiformes) dans
le tissu sous-cutané. Il représente environ 5 % de l’ensemble des tumeurs du
chat et 12 à 41 % des tumeurs cutanées.
Comment reconnaître un fibrosarcome félin ?
Ce sont des tumeurs* de quelques centimètres, parfois en
grappes, situées en région inter-scapulaire (entre les omoplates) et dans la
partie supérieure du cou (environ 40 à 50 %), sur les flancs et le thorax (25 à
30 %), au niveau des lombaires, voire plus rarement sur les membres (environ
10 %).
C’est votre vétérinaire qui fera l’hypothèse et qui la
confirmera après l’analyse cytologique (qui étudie les cellules) et/ou
histologique (qui étudie les tissus) de la masse suspecte. Cette analyse
est réalisée sur le prélèvement lors d’une ponction, lors d’une biopsie ou lors
du retrait chirurgical (exérèse) de la totalité. Néanmoins, la chirurgie étant
nécessaire (voir plus loin) il est dommage de réaliser une biopsie puis une
chirurgie, il est plus judicieux et préférable de faire la chirurgie
directement et l’analyse dans la foulée.
Est ce que c’est grave ?
OUI : les fibrosarcomes félins sont des tumeurs malignes très agressives, dont
la croissance est rapide et les récidives
nombreuses, parfois dans les 6 mois qui suivent le traitement.
En revanche, les métastases (dissémination de cellules
cancéreuses vers d’autres localisations) sont très rares. Ce n’est donc pas un
cancer qui se généralise souvent.
Une gradation en fonction de la gravité existe, reposant sur
le type de cellules observées, leur vitesse de croissance et la présence de
nécrose (mort cellulaire) lors de l’analyse histologique: elle varie de I à III
du pronostic le plus favorable au moins favorable.
Comment soigner les chats atteints ?
Il faut opérer et
retirer la masse en prenant soin d’enlever aussi une partie du tissu sain qui
entoure la tumeur pour éviter au maximum les récidives. Parfois la marge de
sécurité, en général deux centimètres, peut englober un peu de muscles ou d’os.
Lorsque la chirurgie ne permet pas d’avoir suffisamment de
marge, et en raison du taux de récidives élevé, même après une chirurgie large,
plusieurs solutions peuvent être appliquées pour tuer les cellules
cancéreuses restantes:
- une
radiothérapie : utilisation des rayons X sur plusieurs séances durant
un mois - une radiothérapie interstitielle : utilisation d’une source radioactive de haute énergie (Cobalt 60) dans un liquide au moyen d’un cathéter directement dans la zone à traiter à raison de 4 séances sur une semaine
- une curiethérapie : utilisation d’une source radioactive (fils d’iridium 192) mise directement au contact de la zone à traiter et retirée quelques jours après (4 jours)
Ces trois traitements par rayons sont mis en place sous
anesthésie générale.
La chimiothérapie
est encore controversée car son effet est limité, car les métastases sont très
rares et les effets secondaires importants.
Dans les cas de chirurgie associée à une curiethérapie, l’on
peut aussi ajouter un traitement par immunothérapie
(Oncept IL-2) en 6 injections sous cutanées pour renforcer l’immunité
anti-tumorale. Il permet de diminuer encore plus le risque de récidives.
Des traitements homéopathiques sur le long cours sont
parfois employés en complément, pour renforcer l’immunité ou atténuer les
effets de la radiothérapie. Ils ont l’avantage d’être sans danger lorsque leur
administration est acceptée par le chat (certains refusent de coopérer sur le
long terme et notamment lorsqu’ils vont mieux)
Qui sont les chats atteints ?
Ce sont en majorité les jeunes adultes, soit des chats de 6
et 7 ans. Il existe un deuxième groupe
de chats atteints entre 11 ans et plus. Aucune différence de race ou de sexe
n’a été observée.
Les animaux stérilisés ne semblent pas être plus ou moins
atteints que les autres.
Quelle est la cause des fibrosarcomes du chat ?
Elle n’est pas totalement connue. L’hypothèse la plus admise
est celle de traumatismes fréquents (morsures de congénères, injections de
produits…).
Certaines études récentes parlent toutefois de
prédispositions individuelles et notamment d’altérations ou de mutations
génétiques influant sur la production de facteurs de croissance cellulaire.
La vaccination peut-elle être responsable ?
Depuis 1991, des études mettent en cause des vaccins inactivés
adjuvés et un nombre élevé de souches vaccinales par site d’injection, c’est à
dire le fait de grouper plusieurs valences
vaccinales en une seule injection.
Un vaccin inactivé
est caractérisé par un agent infectieux (qui provoque la formation d’anticorps)
dont la dangerosité a été éliminée par des procédés physiques comme un passage
à haute température. Ils sont aussi appelés vaccins « tués ».
L’adjuvant est
une substance (par exemple des sels
d’aluminium) qui est ajoutée pour sur-activer la réponse immunitaire et qui
semble provoquer une réponse inflammatoire plus importante que celle observée
lors de l’utilisation de vaccins sans adjuvant.
Lorsque l’injection vaccinale
est faite dans le tissu adipeux (dans la masse graisseuse), elle semble
également augmenter le risque d’apparition d’une réaction inflammatoire. C’est
une tumeur qui paraît donc être favorisée par le traumatisme dû à l’injection
du produit (plus qu’au produit lui même).
Ainsi, la
responsabilité de la vaccination sensu stricto dans l’apparition des
fibrosarcomes félins reste controversée. Seulement 1 cas pour 10 000 voit apparaître un fibrosarcome chez le
chat lors d’une réaction inflammatoire après une injection de vaccin …
Par précaution, on retire chirurgicalement tout nodule
persistant après plusieurs semaines sur le site d’injection du vaccin.
Les fibrosarcomes semblent donc liés à de multiples facteurs
qui augmentent le risque lorsqu’ils sont associés.
Il faut continuer à
vacciner les chats !!! (Voir l’article Vaccination à venir)
Mais il est préférable lors de la vaccination d’associer le
moins de facteurs de risque possible.
La recommandation actuelle est :
- D’utiliser des vaccins différents : vaccins
obtenus par génie génétique, sans sels d’aluminium- D’utiliser des valences séparées, c’est à dire plusieurs vaccins séparés plutôt qu’un seul qui comporte plusieurs souches vaccinales
- De faire l’injection dans des sites différents,
voire en intramusculaire, en évitant les zones graisseuses et / ou
inter-scapulaires
- De changer d’aiguille (celle qui sert à
l’injection devant être différente de celle qui ponctionne les flacons).
*Tumeur : Développement anarchique d’une masse de
cellules anormales au sein d’un tissu normal.
Dans le langage courant, deux types de tumeurs sont habituellement
décrites en fonction de leur gravité : des tumeurs bénignes et des tumeurs
malignes, ces dernières sont également appelées « cancers ».
Dr Muriel ALNOT, vétérinaire pour La Compagnie des Animaux
On en revient à la même chose pour la vaccination humaine sans sels d' aluminium :plusieurs vaccins au lieu d'un, et injection dans des sites différents
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cette maladie des chats; les injections je pense que se sont celles que lui administre pour toutes maladies diverses connues ou récurrentes tout au long de sa vie
Bonjour,
SupprimerEffectivement les protocoles mis en place chez l'homme et pour certains mammifères se ressemblent ...
Quand nous parlons des injections dans l'article sur le fibrosarcome du chat nous parlons effectivement de toutes celles qui sont réalisées au cours de sa vie, pour quelque motif que ce soit ...
Très cordialement,
L'équipe de Dogteur
Voilà 1 an et 2 mois que mon chat a été opéré d'un fibrosarcome. Cest un mâle europeen castré qui a 14 ans. Il a été pris en précoce. Le fibrosarcome mesurait 1,2cm. Le véto a ôté bcp de tissus et il a un gros trou entre les épaules. Mais pour le moment, il n'y a pas de récidive.
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