Votre chien se lèche, sans cause évidente, votre vétérinaire peut alors vous parler de « plaie de léchage » ou de dermite de léchage ou encore de psychodermatose. Chez l’homme, ce type de comportements est bien connu, apparenté aux troubles obsessionnels compulsifs (TOCs) dont un des facteurs est le stress.
Qu’est-ce que la plaie de léchage ?
C’est une plaie que votre chien s’est infligée lui-même, avec une cause « non organique » c’est-à-dire dite « comportementale » ou plus exactement psychique, c’est-à-dire en cas de stress.
Le léchage produit au départ une perte de poil (alopécie) locale, avec une rougeur de la peau (erythème cutané). Si ce léchage se répète, la lésion inflammatoire (l’érythème) devient ferme et épaissie, c’est alors un granulome de léchage.
Les chiens se lèchent surtout les extrémités
C’est en effet souvent l’extrémité du membre et préférentiellement le dessus qui est léché (la partie dorsale du carpe, du métacarpe, du tarse et du métatarse). Il existerait même plus souvent un léchage de la patte avant gauche en cas de stress.
Cependant, certains chiens stressés se font des plaies « de léchage » aussi sur les flancs, les omoplates, les cuisses… et même à plusieurs endroits à la fois.
Quels sont les chiens à risque ?
On rencontre les plaies de léchage plus souvent chez les chiens de grande race et d’âge moyen, vers 5 ans environ, comme les Labradors, les Bergers Allemands, les Goldens Retriever, les Boxers, les Setters Irlandais, ou même les Dobermans, qui eux s’attaquent préférentiellement les flancs s’ils sont anxieux.
… alors que le tournis, qui peut être associé à la plaie de léchage chez un chien notamment un Berger, touche plutôt des chiens jeunes, avant l’âge d’un an.
Pourquoi votre chien se fait-il une plaie de léchage ?
Le stress, l’ennui ou plutôt le manque d’activité, des incohérences créés par l’être humain ou des situations conflictuelles... conduisent souvent à une plaie de léchage ; comme chez l’homme, qui répond au stress en se rongeant les ongles par exemple.
Ce comportement serait donc une tentative d’adaptation du chien au stress qu’il ressent, une activité « substitutive ». L’anxiété est en effet la cause majeure des plaies de léchage, se lécher induit, au moins au début, une sorte d’apaisement.
Comment stopper le léchage « anxieux » ?
Il faut rechercher sa cause, c’est une évidence ! Sans la supprimer, il est illusoire de penser que le léchage s’arrêtera, même sous traitement médicamenteux. Par exemple, rétablissez un bon niveau d’activité si votre chien en manque. Si la cause n’est pas évidente et que le niveau d’activité du chien semble bon, il est fortement conseillé de recourir à un vétérinaire comportementaliste avant que le léchage ne s’aggrave : lui seul pourra faire la différence entre un trouble psychogène ou organique.
Il est également important de vérifier qu’aucune cause physique n’est responsable du léchage : le vétérinaire fera le diagnostic de psychodermatose après avoir éliminé une autre cause : parasitaire, endocrinienne, neurologique ou douloureuse…
Enfin, bien sûr, il faut soigner la plaie. Car le léchage produit rapidement des conséquences importantes : par exemple une plaie qui s’infecte… les soins locaux de désinfection, les cicatrisants et le port d’une colerette sont parfois nécessaires.
Les traitements médicamenteux sur ordonnance sont parfois incontournables lorsque l’état est chronique. Des produits anti-stress sont également disponibles sans ordonnance et suffisent parfois à accompagner les changements « thérapeutiques ».
Dr Muriel ALNOT, vétérinaire pour Le Groupe La Compagnie des Animaux
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