Comment voit ma poule ?

La vue est le sens le plus développé chez la poule, et c'est par ailleurs vrai pour de nombreux oiseaux. 

Avec ses yeux placés de chaque côté de la tête, elle a une vision majoritairement monoculaire, excepté pour une petite zone située devant le bec, qui est binoculaire et lui permet de percevoir le relief et la distance avec beaucoup de précision. 

En outre, votre poulette voit en couleur le moindre vermisseau !!

En revanche, sa vision nocturne est très mauvaise, c’est pourquoi il vaut mieux l'enfermer en sécurité le soir venu...

L’œil de la poule est protégé par deux paupières horizontales (comme le nôtre !) et par une fine paupière presque transparente appelée membrane nictitante qui glisse d’avant en arrière, protège l’œil et assure la répartition des sécrétions lacrymales . 

Si vous avez bien observé vos poulettes, vous avez remarqué que leur démarche est un peu particulière et que leur tête adopte un mouvement pendulaire. En effet, pour bien voir, la tête doit rester fixe le plus longtemps possible lors des déplacements : la tête reste fixe pendant que le corps avance, puis elle se projette vers l’avant tandis que le corps ne bouge pas, puis reste fixe pendant que le corps avance etc… c’est ce que l’on appelle le réflexe optocinétique[1] si amusant à caricaturer !!! (idée de jeu pour l’été : mimer une poule à la recherche de sa nourriture… fous rires assurés !! ) 

D’autre part, comme la poule perçoit des fréquences lumineuses plus élevées que nous, elle va percevoir l’éclairage d’un néon comme celui d’un stroboscope (fréquence autour de 50Hz) … ce qui doit être bien inconfortable ! Donc, si vous éclairez votre poulailler, privilégiez des lampes à incandescence, ou des lampes reproduisant la lumière naturelle, éventuellement validées pour les oiseaux (cadencées à 30000 hertz et plus), plutôt que des néons pour le confort de ses habitants ! 

Et enfin, la poule possède des récepteurs intracrâniens très sensibles qui analysent en permanence la durée de la photopériode et jouent un rôle important dans le déclenchement des cycles physiologiques (ponte, mue, couvaison etc) 

Elle n’est pas sourde

Ses oreilles sont un peu différentes des nôtres car elles n’ont pas de pavillon auriculaire, elle doit donc bouger la tête dans tous les sens pour capter les sons mais son ouïe est très performante ! Elle reconnait très bien votre voix qui l’appelle, surtout si c’est l’heure du repas !! Néanmoins, si les bruits du quotidien ne la dérangent pas, elles peut s’affoler avec un bruit inhabituel. 

Est-ce qu’elle a du goût ?

Oui mais il semble qu’il soit moins développé que celui de l’humain… Les récepteurs sont situés sur sa langue. 

Et l’odeur ?

Et bien oui, notre demoiselle est sensible aux odeurs de ses congénères (cela les aiderait à se reconnaître), ainsi que à celles des prédateurs (le vilain renard) et de sa nourriture (miam, délicieux ce petit ver…) 

Et enfin le toucher… ! Que c’est agréable de gratter et gratter encore... 

Les capteurs du toucher de la poule sont essentiellement situés sur la pattes, le bec et la langue, ainsi que par des petites plumes sensibles à la base du bec et autour des yeux .

Dr Odile FAGE Vétérinaire pour le groupe La Compagnie des Animaux

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[1] L’immobilité du regard compense le flou lié au mouvement