jeudi 25 avril 2019

Vermifugation du cheval au printemps

 Vermifugation de printemps


Le temps change, nous sommes en train de passer de l’hiver au printemps, et comme à chaque changement de saison, c’est le moment de vermifuger vos chevaux. Nous avons traité le sujet dans un précédent article paru à l’automne dans lequel nous énoncions les points clés à connaître. 


Rythme de vermifugation 


On croit souvent qu’il faut respecter 3 mois précis entre chaque vermifugation, mais c’est faux ! Il faut plus se caler sur le changement de météo, car c’est aux changements de saison que les vers « se réveillent » et se multiplient pour la plupart. 
Le rythme standard est de 4 fois par an, donc début du printemps, début de l’été, début de l’automne, début de l’hiver. 
Pour affiner, et avoir un rythme mieux adapté au cas de votre cheval, il faut discuter avec votre vétérinaire, pour appliquer ce qu’on appelle une « vermifugation raisonnée ». Une poulinière, un poulain, ou deux chevaux adultes vivant dans un pré peu infesté, n’auront pas les mêmes besoins. 

Certains vétérinaires se basent sur les analyses de crottins pour compter le nombre d’œufs de parasites et définir ainsi les besoins de traitements par les vermifuges


Notions essentielles


Développées dans notre précédent article, voici les points cités en résumé :
  • Tous les chevaux sont parasités 
  • Les conséquences du parasitisme peuvent être graves 
  • Les vers ont une capacité de prolifération et de survie impressionnantes 
  • Aucun vermifuge n’est efficace à 100 % 
  • Plus de 90 % des « éléments parasitaires » sont dans le milieu extérieur 
  • Pour qu’un cheval soit parasité, il faut obligatoirement qu’il se soit contaminé

Ces points étant exposés, les objectifs de la gestion du parasitisme des chevaux sont alors logiques et reposent sur 2 idées majeures : 
  • Le but n’est pas d’éliminer tous les vers, c’est quasi-impossible, mais de gérer une population compatible avec la bonne santé des chevaux, la bonne santé à court terme et à long terme.
  • Le but est d’obtenir la rupture des cycles, pour éviter la prolifération des vers, donc rompre les cycles internes (grâce aux médicaments que sont les vermifuges) et rompre les cycles externes (par la gestion de l’environnement). 


Les vermifuges existants 


Bien que nous ayons l’impression qu’il existe de multiples vermifuges, car de nombreux laboratoires utilisent les mêmes molécules, en réalité nous n’avons que peu de principes actifs différents.

Les lactones macrocycliques

Les benzimidazoles

Autres
L’ivermectine
Le fenbendazole
Le praziquantel (produit spécifique pour les ténias, molécule souvent associée à une autre dans les forme dites « duo »)
La moxidectine

Le pyrantel

Aussi, si l’on entend souvent dire qu’il est bon de changer de molécule à chaque, en pratique on utilise le plus souvent les lactones macrocycliques, au spectre d’action large, et en réservant les autres aux cas particuliers. 


Le problème des résistances


A force d’utiliser, parfois trop et trop souvent, certaines molécules, on finit par sélectionner des vers résistants, qui vont devenir difficiles voire impossibles à éliminer. 

C’est pour cette raison qu’il faut adapter avec votre vétérinaire votre programme de vermifugation, pour trouver le bon rythme, afin de n’en faire ni trop, ni trop peu. 
Dans cette optique, il est fondamental de ne pas s’occuper que des chevaux, mais d’assainir l’environnement afin que les réinfestations soient minimales. 
La mesure la plus importante consiste à éliminer les crottins, car ce sont eux qui disséminent les œufs et larves de parasites. 


Administration d’un vermifuge 


L’administration d’un vermifuge est donc un acte important qui doit être fait en respectant la prescription et les consignes du vétérinaire gérant l’effectif. 

Le plus souvent sous forme de seringues orales contenant une pâte administrée en fonction du poids de l’animal, voici quelques conseils pour que le cheval avale bien toute sa dose : 
  1. Vider la bouche du cheval en manipulant la langue afin qu’il recrache ce qu’il a dans la bouche et s’habitue à la manipulation
  2. Insérer la seringue à la commissure des lèvres en visant le milieu de la langue
  3. Soulever la tête pour injecter le produit
  4. Tenir la tête vers le haut et la bouche fermée jusqu’à ce qu’il ait tout avalé

1.      2.

3.      4. 

Dr Aude Lhérété, Vétérinaire équin pour le groupe La Compagnie des Animaux


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