Un rongeur est une proie facile, et ses prédateurs sont nombreux. Il est particulièrement exposé, ne rien montrer est donc une façon de se protéger, de cacher ses faiblesses. C’est donc particulièrement difficile de savoir s’il est malade. Ce sera donc à son maître de l’observer attentivement et de se méfier des changements dans son comportement. Seule une bonne observation permet de reconnaître un rongeur souffrant.
Quels sont ces indicateurs ?
1. Son appétit :
Si votre animal refuse de s’alimenter, essayez dans un premier temps de lui proposer une autre alimentation et/ou des friandises (avec modération et non sucrées pour les lapins). S’il refuse de s’alimenter, il se peut qu’il soit malade. C’est souvent une urgence lorsque la perte d’appétit est totale (anorexie) par exemple lors de stase gastro-intestinale ou de problèmes bucco-dentaires…
Votre animal peut aussi arrêter de s’alimenter lors d’un changement d’alimentation si une transition n’a pas été faite. Le rejet de la nouveauté est parfois évité si vous mélangez la nouvelle alimentation à l’ancienne pendant une période puis faire disparaître progressivement l’ancien aliment. La ration doit contenir un minimum de foin, comme apport de « lest » c’est à dire de fibres qui vont favoriser un bon fonctionnement intestinal. Il faut aussi éviter l’apport d’aliment fermentescibles (choux)
2. L’aspect des selles :
Si votre rongeur souffre de diarrhée, ou au contraire de constipation ou si la fréquence à laquelle il fait ses besoins augmente ou diminue très fortement cela peut être un signe de maladie.
Une diarrhée peut être causés par des maladies bactériennes, parasitaires, virales, des changements d’alimentation ou un stress : l’arrivée dans un nouvel environnement lors d’un départ en vacances ou un déménagement peut perturber ses repères. Mais avant tout, le réflexe est de mettre votre animal à la diète, en laissant de l’eau à volonté, et de donner des probiotiques ou des lyophilisats (en accord avec votre vétérinaire).
L’aliment sera réintroduit très progressivement en commençant par le foin.
3. Son dynamisme :
Si votre rongeur est habituellement très joueur, qu’il répond à vos sollicitations et qu’il se met d’un coup à ne plus bouger, qu’il ne s’intéresse plus à vous, cela peut être un signe de stress ou de maladie. Cette baisse de réactivité et de tonus peut aussi être dû à une carence alimentaire ou un manque de vitamines.
4. L’état du pelage :
Le pelage de votre animal est un bon indicateur de son état de santé. Aussi observez bien les changements d’états de ce dernier : perd-t-il plus ses poils que d’habitude ? Le poil a-t-il changé : est-il plus gras ? moins dense ?
Attention : le pelage change aussi en fonction des saisons et de l’état de stress d’un animal. Un changement n’est pas systématiquement synonyme de maladie, en effet parfois chez le rat mâle l’on observe une séborrhée grasse due à une production importante de glandes située sur le dos. Le poil est gras et l’odeur est forte. Cette production est facilement stoppée par la castration de l’animal.
5. Son poids :
Il est important de surveiller le poids de son animal. C’est un indicateur souvent révélateur. Pour cela, vous pouvez le peser avec une balance alimentaire mais vous pouvez aussi vérifier son état de santé en passant vos doigts sur ses côtes : il faut les sentir sans avoir à appuyer trop fort. Si vous ne les sentez plus, il est obèse, si vous les voyez il est peut-être trop maigre.
Une prise de poids ou une perte de poids brutale doit vous alerter : vérifier la composition de la ration en premier lieu, puis si votre animal s’alimente.
6. L’aspect des urines ou des larmes :
Si vous constatez des changements volume ou de couleurs cela peut être un signe de maladie. Attention cependant, certains ont des urines de couleur inhabituelle sans qu’ils soient malades, comme le lapin par exemple : chez lui les urines peuvent être rouge-orangées (par la présence de pigments particuliers : les porphyrines contenues dans le céleri par exemple).
Pour faire la différence entre un pigment et du sang, on utilise un papier absorbant : le pigment est réparti uniformément alors que le sang est réparti en petites taches, et chez le vétérinaire les globules rouges seront visibles au microscope.
Chez le Cochon d’inde, les urines se teintent de sang lors de la présence de calculs urinaires.
Chez le rat, les larmes peuvent apparaître rouges (chromodacryorrhée) aussi à cause de la présence de porphyrines secrétées par les glandes de Harder. Cette sécrétion normal, est augmentée notamment en cas d’inflammation (nez ou yeux) il lui faudra alors un traitement adapté à la cause (irritation, maladie respiratoire, stress) une litière non irritante, des anti-inflammatoires ou des antibiotiques sont souvent indispensables.
7. Sa posture :
Si votre animal garde la tête fixe d’un coté ou si une partie de son corps semble bloqué. Il est alors urgent de montrer votre animal à son vétérinaire : le torticolis du lapin par exemple (ou ataxie vestibulaire) est parfois du à une infection respiratoire avec otite interne secondaire ou à un parasite (encephalitozoon cuniculi) mais aussi à des tumeurs ou des accidents vasculaires cérébraux.
Les difficultés locomotrices sont à prendre en compte également car elles peuvent être dues à des chutes avec traumatismes mais aussi à des atteintes neurologiques (tumeurs, encéphalite) ou vertébrales (arthrose)…
La difficulté ici est de ne pas s’inquiéter pour rien et savoir observer les signes significatifs. En cas de doute, nous vous conseillons de voir rapidement votre vétérinaire car les rongeurs sont des animaux très fragiles dont l’état peut brutalement s’aggraver.
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