jeudi 7 mars 2019

La maladie de Cushing chez le chien

 La maladie de Cushing chez le chien

La maladie de Cushing, également appelée hypercorticisme ou Syndrome de Cushing ou même out simplement Cushing est une maladie endocrinienne (hormonale) caractérisée par une sécrétion trop élevée de cortisol dans le sang. 

Comment savoir si votre chien est atteint ? 


  • Il boit plus et urine plus (polyuro-polydipsie), il mange plus (polyphagie), et devient obèse. 
  • Il perd ses poils (alopécie) surtout sur le dos et le ventre de façon symétrique, sa peau est parfois sur-infectée, plus fine, sa pigmentation augmente et elle se couvre de « points noirs » (nodules calcifiés ou comédons).
  • Pour arranger le tout, son ventre distendu pend et peut osciller quand il marche (on parle d’abdomen pendulaire).
  • Enfin, il est fatigué, donc bien moins actif. 

Lorsque votre chien n’est pas stérilisé, il peut souffrir d’atrophie testiculaire et quand c’est une femelle, de retard ou d’absence de chaleurs.
Certains deviennent aveugles (cécité) ou subissent une paralysie faciale.


Comment en être sûr ? 


Votre vétérinaire en fait l’hypothèse à partir des symptômes ci-dessus, la race mais aussi l’âge de votre chien : 75% des chiens diagnostiqués ont de 10 à 11 ans. 

Cette hypothèse doit être confirmée par les résultats des analyses de sang et d’urine. Un taux de cholestérol élevé et un taux d’enzymes hépatiques augmenté appuie l’hypothèse. C’est également le cas si la densité urinaire est diminuée et que le rapport cortisol sur créatinine urinaire est augmenté. 

Mais cette hypothèse doit être confirmée par un test hormonal spécifique : le test à l’ACTH. Il faudra généralement une demie journée voire une journée d’hospitalisation pour effectuer les deux prises de sang nécessaires distantes à minima d’une heure et demi. 


Quelles sont les causes de la maladie de Cushing ? 


Ce sont des tumeurs qui entraînent une stimulation anormale des glandes surrénales :
  • soit des tumeurs de l’hypophyse qui secrète l’ACTH en trop grande quantité, on parle de Cushing hypophysaire pour environ 80% des cas ;
  • soit dans environ 20% des cas, d’une tumeur des glandes surrénales, on parle de Cushing surrénalien.

Des examens d’imagerie médicale permettront de faire la différence entre l’hypercorticisme hypophysaire et l’hypercorticisme surrénalien : 
  • avec une échographie abdominale pour évaluer l’aspect des glandes surrénales ;
  • avec un scanner ou une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) pour déceler une tumeur hypophysaire.


Quels sont les chiens à risque ? 


Certaines races sont prédisposées comme le Caniche, le Bichon, le Yorkshire, le Beagle, le Labrador Retriever, la Berger Allemand ou encore le Jack Russel.
Les petites races souffrent plus généralement de Cushing hypophysaire et les grandes races de Cushing surrénalien… 


Comment traiter le « Cushing » ? 

Le traitement dépend de la cause : 
  • La tumeur surrénalienne peut être retirée par une chirurgie si n’y a pas d’extension de la tumeur (métastases ou atteinte de la veine cave).
  • L’hypercorticisme hypophysaire ne sera pas opéré. Son traitement est chimique, et dans le cas de petits nodules (microadénomes), se fait le plus souvent avec du trilostane, un médicament inhibiteur de la synthèse du cortisol (Vétoryl®) que l’on fait prendre au chien par voie orale, à vie. Le suivi est impératif pour évaluer l’efficacité du traitement et le modifier si besoin. Si le ou les nodules sont plus gros (macroadénomes) la radiothérapie est plus adaptée. 


Le pronostic lors de traitement est bon surtout quand la prise en charge est rapide 


Seuls 50% des chiens opérés par chirurgie lors d’un Cushing surrénalien développent des complications post-opératoires : insuffisance rénale aiguë, pancréatite, septicémie, ou même thromboembolie pulmonaire. 
Le taux de succès est d’environ 60%. 
Lors de Cushing hypophysaire, le traitement est bien toléré et permet de faire disparaître les signes de la maladie et redone rapidement un confort de vie correct à votre chien. En revanche, les atteintes dermatologiques (perte de poils hyperpigmentation) peuvent mettre plusieurs mois à disparaître, d’autant qu’elles s’aggravent parfois durant les premières semaines de traitement.


Dr Muriel ALNOT, vétérinaire pour Le Groupe La Compagnie des Animaux


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