lundi 18 mars 2019

Faut-il faire vacciner son cheval ?

 Faut-il faire vacciner son cheval ?

Oui évidemment, c’est une évidence. Vacciner c’est protéger, c’est apprendre au corps, à l’avance à se défendre contre un ennemi qu’il risque de rencontrer un jour. Vacciner, c’est éduquer le système immunitaire. 



Principe de la vaccination


On administre au cheval une partie du microbe, ou le microbe ayant été transformé, afin qu’il ne produise pas la maladie elle-même mais qu’il induise une réponse protectrice de la part du système immunitaire (système comprenant de multiples facteurs et cellules, en particuliers les globules blancs circulant dans le sang). 

Ces globules blancs (en particulier les lymphocytes) fabriquent des anticorps qui permettront à l’organisme de réagir efficacement s’il rencontre l’agent infectieux. 


Maladies contre lesquelles on peut vacciner les chevaux 


La rage


Maladie virale commune aux animaux à sang chauds et l’homme, elle se transmet par morsure ou griffure. Elle est très grave car, passé le temps d’incubation (la maladie est là mais sans symptômes exprimés, elle dure de 15 j à 3 mois), dès que les symptômes s’expriment, l’animal mourra systématiquement. Les chevaux meurent par paralysie (atteinte neurologique) 3 à 6 jours après l’apparition des 1ers symptômes. 
Les réservoirs de cette maladie sont les renards en Europe, les chiens en Afrique du Nord, les chauves souris en Amérique du Nord. 
La France est indemne de rage, donc la vaccination n’est pas obligatoire, mais elle sévit en Europe de l’Est, en Afrique du Nord, aussi lors de transport des chevaux hors France, elle peut être obligatoire selon la réglementation des pays. 



Le tétanos



La maladie est due à une bactérie, Clostridium Tetani, qui peut survivre plus de 30 ans dans la terre, et qui existe naturellement dans la flore digestive des herbivores. A l’occasion d’une plaie, d’un acte chirurgical, d’un poulinage, la bactérie peut se développer et secréter une toxine qui atteint le système nerveux et provoque la mort dans 80% des cas. Il est donc essentiel de vacciner, même si ce n’est pas légalement obligatoire.


La grippe équine


La grippe équine est spécifique aux équidés, c’est une maladie respiratoire, et la maladie la plus contagieuse chez les chevaux. Si elle n’est pas mortelle, elle entraîne une telle fatigue, fièvre, abattement, atteinte respiratoire, qu’elle a des conséquences très lourdes sur le plan économique, car elle stoppe toute l’activité des chevaux et de l’écurie, et des coûts importants au niveau des soins et des traitements (il est impossible de traiter la cause, mais il faut lutter contre la fièvre, soutenir l’état général, et parfois mettre sous antibiotiques s’il y a des surinfections par des bactéries).

La vaccination est obligatoire pour tous les chevaux participants à des rassemblements, quels qu’ils soient, courses, concours hippiques, et autres manifestations équestres.

Le RESPE (Réseau d’Epidémio Surveillance en Pathologie Équine) s’occupe activement de surveiller toutes les grandes maladies et en particulier le développement des épidémies de Grippe Equine.

 Vigi RESPE


La Rhinopneumonie


Autre grande maladie virale respiratoire, souvent moins violente que la Grippe dans sa symptomatologie, mais tout aussi lourde à gérer. Ce virus circule largement dans les effectifs, souvent à bas bruit, et de nombreux chevaux sont « porteurs sains », c’est-à-dire sans symptômes mais susceptibles de contaminer les autres.

La vaccination n’est pas obligatoire, c’est un choix à faire, mais bien sur fortement recommandée par les vétérinaires.


Il existe quelques autres maladies contre lesquelles on peut vacciner mais ce sont des cas particuliers, retenez surtout celles que nous avons traitées ici.


Protocoles de vaccination


Nous n’entrerons pas trop dans les détails car c’est avec votre vétérinaire que vous verrez le protocole le plus adapté à votre cheval, selon son âge et son mode de vie (en effectif ? en club ? compétiteur ? etc…)

© www.haras-nationaux.fr

Retenez néanmoins les grandes lignes :
  • La notion de « primo vaccination » : c’est la mise en route de l’immunité, et il faut, le plus souvent, deux injections rapprochées au départ, en général à 1 mois d’intervalle, pour bien « lancer » l’immunisation, surtout si l’animal est jeune et partiellement protégé par les anticorps de sa mère, mais qui empêchent le vaccin de « prendre » correctement ;
  • La notion de « rappel » : selon l’efficacité des vaccins, ils peuvent être annuels, ou tous les 6 mois, ou durer plusieurs années… mais il faut de toute façon relancer le processus de protection afin que la couverture vaccinale reste efficace.

Rage : 2 injections à 1 mois d’intervalle (ou une seule si le cheval a plus de 6 mois) puis rappels annuels

Tétanos : 2 injections à 1 mois d’intervalle puis rappel à 1 an puis tous les 3 ans (mais à refaire à chaque blessure suspecte, ou un sérum antitétanique)

Rhinopneumonie : En général : 2 injections à 1 mois d’intervalle et rappel tous les 6 mois

Grippe : La législation a changé en 2013, elle est plus complexe car variable selon les cas. Vous trouverez ci-après la fiche éditée par les Haras Nationaux qui est précise et résume les protocoles à respecter légalement :


Retenez que la vaccination est un processus préventif utile et indispensable, que c’est un acte vétérinaire essentiel, et que l’on ne vaccine que les animaux en bonne santé, ce que vérifiera votre vétérinaire avant de faire l’injection.

Dr Aude Lhérété spécialiste Chevaux pour le groupe La Compagnie des Animaux


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