jeudi 23 mars 2017

Pourquoi certains chiens mangent leurs excréments : raisons de la coprophagie et conseils pour la soigner



Coprophagie du chien

Ecoeurante, et surtout perçue comme un trouble comportemental par la majeure partie des humains, la coprophagie est pourtant vitale chez certaines espèces de rongeurs (lapins, chinchilla…) qui réingèrent leurs caecotrophes (selles émises le matin). Elle leur permet en effet une digestion en deux temps et des apports nécessaires en protéines et vitamines.
Chez nos carnivores de compagnie (chien et chat) c’est une autre histoire : c’est une pratique maternelle normale et nécessaire que d’avaler ce qui est émis jusqu’à ce que chiots ou chatons puissent s’éloigner (au moins trois semaines d’âge) pour faire seuls leurs besoins hors du nid …
Mais en dehors de ces circonstances précises, cette pratique répugnante pour un humain est-elle normale ou anormale ?

Chez les chiots avant l’âge de la puberté ce n’est pas forcément pathologique


La coprophagie est souvent observée chez le chien, rarissime chez le chat. Elle tend à disparaître aux alentours de la puberté. En revanche, elle reste inacceptable pour un être humain qui imagine ou perçoit très nettement un changement d’haleine chez son compagnon et lui refuse aussitôt câlins et contacts, voire le punit.

La coprophagie chez l’adulte doit être sérieusement étudiée car elle est le signe d’un souci médical et/ou comportemental
Chez le chien adulte, et même chez l’animal autour de la puberté, l’on commence par vérifier la qualité de la ration alimentaire et surtout le type de selles ingérées. Pourquoi ?
Parce que certaines déjections sont quasiment assimilées au rang de friandises pour votre chien : crottes de chat, de lapin, de chèvre, crottin de cheval, bouse de vache… étant donné les éléments qu’elles contiennent, mais qu’en revanche absorber ses propres selles ou celles d’autres chiens est moins banal pour un chien adulte.

La coprophagie peut être le signe de troubles de l’assimilation :
-          Par exemple, lors d’une mauvaise assimilation des nutriments (syndrome de malabsoprtion-maldigestion), voire une mauvaise qualité de la ration alimentaire (déchets de boucher, tendons, sous-produits animaux tels les poils, corne de sabots, plumes…) pouvant entrainer des modifications du fonctionnement de la flore intestinale (dysbiose) ou si elle contient des éléments en excès : ration trop grasse ou trop « sucrée » (amidon rejeté dans les selles)
-          Ou encore lors de déficit pancréatique (déficit enzymatique) de nombreux éléments non digérés restent présents dans les selles (graisses, sucres…)
-          lors de parasitisme intestinal : en effet, les affections parasitaires comme la giardiose (infestation par un Protozoaire) perturbent l’assimilation des graisses 
-          lors de transit accéléré (mauvaise digestion des aliments)…

ou le signe de carences alimentaires sévères :  elles entrainent retards de croissance, amaigrissement  et coprophagie.  Le fait que le chien « compense » en ingérant des selles est souvent évoqué dans cette situation dont les mécanismes sont bien plus complexes.

La coprophagie peut-être également le signe de troubles comportementaux

-          Certains chiens dits hyper-actifs avalent tout ce qui traine, y compris des excréments, sans pour autant être attirés par ce qu’ils avalent et ne prennent donc pas le temps de s’y intéresser.
-          Les vieux chiens peuvent aussi être coprophages, reprenant en apparence une exploration buccale de jeune chiot
-          Les chiens malpropres punis pour avoir fait leurs selles dans la maison en absence de leurs propriétaires apprennent parfois à les faire disparaître en les avalant !

Attention, se précipiter pour empêcher un chien de manger ses selles est généralement contre-productif : le chien peut comprendre que cela sert à communiquer ou au moins à obtenir de l’attention et trouver un intérêt à continuer…

Il faudra donc :
-          Régler les problèmes médicaux : vérifier la qualité de la ration alimentaire et le bon fonctionnement de l’organisme de votre animal avec votre vétérinaire.
-          Évaluer l’hypothèse de troubles comportementaux.
-          Eviter de renforcer le comportement en ne s’intéressant pas au chien lorsqu’il avale ses selles : or, pour se retenir d’intervenir, il faut pouvoir éviter la coprophagie le temps de faire disparaître la cause…

En attendant vous pouvez alors
-          bloquer l’ingestion des selles avec une muselière, notamment lors des promenades dans la rue
-          mettre la litière du chat hors d’atteinte
-          rendre les selles inappétantes : pour cela, un produit existe : Copronat, dont les extraits de Yucca schidigera réduisent la production de métabolites aromatiques impliqués dans la production d'odeurs (sulfures notamment), et modifient sensiblement le caractère aromatique des fèces. Elles perdent alors leur intérêt gustatif…


https://www.lacompagniedesanimaux.com/copronat-spray-250-ml.html

Petite remarque : le poivre ou le tabasco saupoudré sur les selles n’ont généralement pas d’effet.

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