Les problèmes respiratoires chez les rongeurs

Museau qui coule, éternuements et respiration forte ne signifient pas systématiquement que votre animal souffre d’une maladie respiratoire. Votre rongeur a peut-être une simple inflammation nasale. L’apparition de ces symptômes doit néanmoins vous amener à être attentif.

Plus généralement, il est nécessaire de distinguer deux types d’atteintes : les troubles respiratoires causés par des facteurs non infectieux et les maladies respiratoires infectieuses. Les premiers sont souvent causés par des facteurs environnementaux tandis que les secondes sont liées le plus souvent à un l’action d’un agent bactérien ou viral.

Quelles maladies respiratoires infectieuses peuvent contracter vos rongeurs ? Comment se manifestent-elles ? Quels sont les facteurs non infectieux qui augmentent le risque d’apparition de troubles respiratoires ? Nous vous apportons notre aide pour y voir plus clair !

Les maladies respiratoires infectieuses les plus fréquentes

Voici quelques unes des maladies les plus répandues chez les rongeurs :

-       La mycoplasmose : cette maladie est due à une bactérie Mycoplasma pulmonis commensale* de nos rongeurs de compagnie. Les rats et les souris sont les plus touchés. Elle est parfois appelée « Coryza du Rat »

Comment se manifeste-t-elle ? elle passe souvent inaperçue mais lorsque la maladie s’installe et devient chronique, les symptômes sont classiques d’une maladie respiratoire : des écoulements oculaires et nasaux, éternuements, fatigue, anorexie, des difficultés pour respirer…et parfois des larmes de couleur rouge (grande quantité de porphyrine, produite lors de stress, de maladie ou de carence alimentaire chez le rat).

Comment l’éviter ? L’alimentation doit être adaptée et de la meilleure qualité possible (attention aux carences en vitamines A et E), et la litière de votre rongeur doit être changée très régulièrement. En effet, la production d’ammoniaque (à partir de l’urine) est irritante pour les poumons de votre rongeur et augmente le risque d’apparition de cette maladie (cf. nos conseils de litière dans l’article : Choisir la cage de son lapin et bien l’aménager, une question de santé !). Il faut également éviter le stress qui peut également être un facteur favorisant cette maladie.

Comment peut-on les soigner ?  On utilise des antibiotiques (tétracyclines) généralement administrés à la seringue, mais cette maladie est généralement difficile à guérir et peut réapparaître plusieurs fois au cours de la vie de l’animal.

La maladie est très contagieuse, d’un rongeur à l’autre et d’une mère à ses petits.

*De nombreux rongeurs sont des « porteurs sains de la maladie », c’est à dire que la bactérie est présente dans leur système respiratoire et aussi au niveau de l’appareil génital sans qu’ils soient malades.  La mycoplasmose du rongeur ne se transmet pas à l’homme.

-       La pasteurellose : cette maladie est causée par une bactérie Pasteurella. C’est également une bactérie commensale des lapins, cobayes, chinchillas et octodons. La maladie se transmet par contact entre animaux contaminés ou via l’environnement contaminé (par le biberon notamment, écuelle, litière …).

Comment se manifeste-t-elle ? Les symptômes sont ceux d’une pneumonie : de la fièvre, une difficulté respiratoire, un bruit de ronflement, des écoulements nasaux, des éternuements, une conjonctivite (inflammation de la conjonctive, plus exactement de la muqueuse qui recouvre l’intérieur des paupières et la partie blanche de l’œil). D’autres symptômes tels que des otites, des métrites, des orchites, des mammites, des arthrites ou encore des abcès peuvent être associés.

Comment l’éviter ?  Il faut éviter les situations de stress, qui faciliteraient l’apparition de cette maladie. L’état de la litière doit être surveillé (présence d’ammoniac ou de poussière irritante). Les carences alimentaires peuvent aussi favoriser le développement d’une pasteurellose.

Comment peut-on la traiter ? le traitement classique est l’antibiothérapie (tétracyclines), ainsi que l’élimination des abcès, la stérilisation (orchites et métrites)

      Attention cette maladie se transmet à l’homme, c’est une zoonose !

-       La bordetellose : cette maladie est due à une bactérie Bordetella. Elle se transmet par contact entre animaux contaminés ET par l’intermédiaire d’objets contaminés (écuelle, biberon, litière). Elle touche les lapins et les cobayes alors que le rat, la souris et les hamsters lui résistent mieux. 

Comment se manifeste t-elle ? elle est souvent moins grave mais les symptômes sont similaires à ceux de la Pasteurellose : des écoulements nasaux, une conjonctivite (rougeur de la conjonctive) etc. et peuvent évoluer vers une pneumonie.  Elle apparaît souvent secondairement à la pasteurellose dont elle aggrave l’évolution.

Comment l’éviter ?  Les mesures de prévention sont les mêmes que pour la pasteurellose : éviter les situations de stress, surveiller l’état de la litière, éviter les carences alimentaires.

Comment peut-on la traiter ? le traitement est le même que pour la pasteurellose : une antibiothérapie (tétracyclines)

      Attention cette maladie se transmet à l’homme, c’est une zoonose !

-       La pneumonie à Streptocoque : elle est due à Streptococcus pneumoniae, une bactérie dont de nombreux individus sont des « porteurs sains » (voir plus haut). Le rat et le cobaye y sont particulièrement sensibles. Elle atteint principalement les jeunes animaux pendant l’hiver.

Comment se manifeste t-elle ? Il apparaît des éternuements, des écoulements nasaux, une perte d’appétit, des larmoiements, des difficultés respiratoires.

Comment l’éviter ? il faut éviter le stress, les carences en vitamines C et les mauvaises conditions sanitaires (litières, biberons etc.).

Comment peut-on la traiter ? il est difficile de soigner les animaux atteints mais on utilise des antibiotiques comme le chloramphénicol.

Les facteurs non infectieux qui augmentent le risque de troubles respiratoires

Les conditions d’environnement dans lequel votre animal évolue est un facteur clé pour sa santé. Les rongeurs étant des animaux très fragiles, de nombreux facteurs environnementaux peuvent avoir des effets néfastes sur eux.

La température, la poussière, les courants d’air ou encore la fumée peuvent créer des irritations dans les voies nasales et fragiliser la santé de votre rongeur en créant les conditions de développement favorables pour les bactéries...  

LITIERE :  nous vous conseillons d’en choisir une peu poussiéreuse pour ne pas irriter les muqueuses des cavités nasales (cf. nos conseils de litière dans l’article : Choisir la cage de son lapin et bien l’aménager, une question de santé !).

TEMPERATURE : il est conseillé de placer votre rongeur dans un espace faisant entre 18 et 20°C . Elle est liée avec l’hygrométrie qui doit être de 55 à 60%, mais seulement de 40 à 45% pour un Chinchilla, jusqu’à 70% pour un rat. Attention, au dessus de 30°C votre rongeur risque un coup de chaleur.

Comment limiter les risques de problèmes respiratoires ?

Les rongeurs ont besoin de calme. Il faut leur éviter au maximum les situations stressantes. Leur corps réagit également mal aux variations de température, à la chaleur, au froid et à l’humidité. Ces situations sont donc aussi à fuir.

La dentition de votre animal peut être source de problèmes respiratoires. En effet une malocclusion peut se traduire par des perforations y compris au niveau du nez. Pour éviter ce type de problème il faut veillez à ce qu’il puisse user ses dents en rongeant, ou les lui couper si elles poussent trop.

Les problèmes de surpoids et d’obésité peuvent aussi être responsables comme chez l’homme de l’apparition de troubles cardio-respiratoires. Pour les éviter il faudra veillez à apporter une alimentation équilibrée à votre rongeur.

Les rongeurs sont des animaux très fragiles. Si vous constatez des changements dans leurs comportements et/ou observez des symptômes qui vous inquiètent, contactez rapidement votre vétérinaire.

N’oubliez pas de vous laver les mains après avoir touché votre rongeur car certaines de ces maladies sont des zoonoses c’est à dire transmissibles à l’homme.