Pour un chat, il y a une différence entre punition et éducation. Un chat qui devient malpropre est généralement un individu qui se sent mal, il faut donc éviter de le punir. Mais un chat qui monte sur votre table pour le déjeuner est un chat que l’on peut éduquer !
Etape 1 : Faire la différence entre le stress et un comportement indésirable
En effet, punir un chat stressé est interdit : vous aggraveriez son stress.
Un chat stressé est généralement un chat inhibé : il mange moins, bouge moins, voire plus du tout. La malpropreté urinaire et fécale, les agressions, le léchage répété ou l’arrachage des poils sans raison objective (comme une maladie dermatologique) sont également les signes possibles d’un stress.
Attention, chez un vieux chat, en cas de troubles comportementaux c’est moins le stress que les problèmes liés à l’âge qu’il faut rechercher.
Etape 2 : Si on punit, il faut punir seulement « sur le fait »
La punition est une sanction qui s’applique à une action. Lorsqu’elle est appliquée après la bêtise, votre chat ne peut pas associer la punition reçue à l’acte qui lui est reproché.
Après quelques minutes, il est donc déjà trop tard pour punir :
- Soit il y a un dégât : votre punition ne sera pas associée à l’acte mais à la présence du dégât, car votre petit félin va apprendre que les deux éléments existant au même moment (vous + le dégât) ont un rapport. L’équation « vous + dégât = punition » le poussera donc à vous fuir, mais contrairement à une idée très répandue, ce n’est pas parce qu’il sait qu’il a mal fait.
- Soit il n’y a pas de dégât : par exemple, le morceau de poisson laissé dans votre assiette a disparu le temps que vous reveniez de la cuisine. Votre chat ne peut pas associer la punition qu’à ce qu’il fait au moment où il la reçoit. S’il ne faisait rien au moment où vous punissez, cela devient donc un stress car pour lui car cette punition est incohérente !
Même si l’on punit sur le fait, attention, si votre chat est perturbé, c’est quand même le plus sûr moyen de lui ajouter un stress supplémentaire.
Etape 3 : Choisir une « punition acceptable »
Toute douleur doit être proscrite. Il est inconcevable au 21ème siècle d’utiliser encore des méthodes punitives douloureuses.
Seules sont acceptables des « désagréments » du type pulvérisateur à eau ou à air comprimé type Pet corrector Spray habituellement utilisé pour le chien… et actionné sur le fait, de préférence en début d’acte.
Mais, par principe, ne punissez pas votre chat, faites-lui comprendre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas : s’il est monté sur votre table pour voler dans votre assiette, remettez-le par terre gentiment ; un « non », un claquement de doigts ou de mains peut faire l’affaire… pour signaler le comportement indésirable, le temps de prendre votre chat et de le poser doucement par terre. Répétez l’opération dix fois, vingt fois, s’il remonte sur la table, l’éducation est une histoire de répétitions. Avec le temps, votre chat va comprendre…
Etape 4 : travailler sur la cause
Dans tous les cas, il est beaucoup plus efficace de chercher pourquoi votre petit félin fait des bêtises que de le punir.
- Évitez la frustration alimentaire et finissez votre poisson avant d’aller chercher autre chose dans la cuisine ;
- Évitez les tentations : ne laissez pas la porte du placard de vêtements ouverte si vous voulez éviter les poils et le réaménagement en tanière ;
- Évitez le manque d’activité et favorisez les activités ludiques avec des jouets vraiment motivants pour le détourner de vos objets précieux ou fragiles…
Dr Muriel ALNOT, vétérinaire pour Le Groupe La Compagnie des Animaux
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