lundi 17 décembre 2018

Zylkène Équine et règlementation anti-doping 2019

 Zylkène Équine et règlementation anti-doping 2019


Au même titre que l’altrenogest (Régumate) qui bloque les chaleurs des juments, ou que l’oméprazole (Gastrogard) qui traite les ulcères de l’estomac, l’alpha-casozépine (Zylkène Equine) entre en 2019 dans la liste des substances soumises à déclaration obligatoires lors d’un concours international. 


Alpha-casozépine, effets biologiques 

L’alpha-casozépine est une petite protéine (un « décapeptide ») issue de la fragmentation de la caséine, protéine contenue dans le lait de vache. 100 % naturelle, elle possède des propriétés anxiolytiques, que l’on peut rapprocher de celles des benzodiazépines (famille de médicaments utilisés en médecine humaine et vétérinaire).

Commercialisée comme un aliment complémentaire, et non un médicament, elle est utilisée chez les chiens, les chats, … et les chevaux peureux, stressés, trop sensibles à un changement d’environnement.


Le stress et la peur chez les chevaux

Nous en avons parlé dans nos articles « Le cheval : proie grégaire » et « Le stress chez le cheval » . La peur est un phénomène naturel chez le cheval, c’est un « instinct de survie » par rapport aux prédateurs, tout stimuli (acte déclenchant) perçu comme potentiellement dangereux va entraîner instantanément un réflexe de fuite, ou de défense si la fuite est impossible.

Au départ bénéfique pour la vie de l’animal, ce stress peut devenir handicapant si le cheval reste toujours aussi réactif face à des situations auxquelles il devrait s’habituer : tonte, soins vétérinaires, maréchalerie, dentiste, concours hippiques, changements d’écuries….

Souvent, les propriétaires, cavaliers, éleveurs, cherchent des substances non interdites au contrôle anti-doping pour aider leurs chevaux à diminuer ces angoisses. Ainsi, on a vu fleurir l’utilisation de Valériane (désormais détectée au contrôle anti-doping), de tryptophane, de magnésium… tout en restant « dans les clous » par rapport à une législation stricte en compétition. 


Principes de la règlementation anti-doping chez les chevaux 

 FEIEst considéré comme dopant tout produit susceptible de modifier la performance sportive du cheval-athlète. 

Face à la nécessité de pouvoir, néanmoins, soigner correctement les chevaux, comme peuvent l’être les athlètes humains, la F.E.I. (Fédération Equestre Internationale) a mis en place une grande politique basée sur le concept du « Welfare », c’est-à-dire du bien-être des chevaux.

Ainsi, cette instance a établi deux listes : 
  • Liste des produits prohibés chez les chevaux (ESPL = Equine Prohibited Substances List), ne devant en aucun cas être détectés lors d’un contrôle, sous peine de sanctions lourdes. 
  • Liste des produits contrôlés (CMSL = Controlled Medication Substances List) 

Cette dernière liste permet d’utiliser, par exemple, des antibiotiques ou de faire une perfusion à un cheval déshydraté par un voyage, sans que cela ne change en rien sa performance sportive. 

Le nombre de substances recherchées lors des contrôles anti-doping (pour certains faits au hasard, et parfois systématiques lors de grandes échéances de type championnats du monde ou jeux olympiques) est très large, et tenu secret. Cette politique drastique fait que les sports équestres peuvent sembler parfois « plus propres » que certaines disciplines sportives humaines, et cela au bénéfice des chevaux. 


Cas de l’alpha-casozépine / Formulaire vétérinaire B 

Inscrite sur la liste des substances pouvant être recherchées au contrôle anti-doping, de par son efficacité, elle est soumise à un processus particulier dit de « déclaration obligatoire ». 

Si cette substance doit être donnée au cheval pendant la compétition, il faut alors faire remplir par votre vétérinaire un formulaire officiel (« Veterinary Form B ») indiquant le produit, puis soumettre ce formulaire au Vétérinaire-FEI du concours, et obtenir son aval pour pouvoir participer à la compétition. 

 Zylkène ÉquineSi vous ne souhaitez pas engager ce processus, le laboratoire Vetoquinol, fabricant du Zylkène Equine, recommande d’arrêter d’administrer ce produit une semaine avant la compétition.


En conclusion, voici le Zylkène, indiqué en cure selon le protocole suivant : 

Doses recommandées :
  • Cheval de moins de 500 kg : 1 à 2 sachets par jour en une seule prise.
  • Cheval de plus de 500 kg : 2 à 4 sachets par jour en une seule prise.

Durée conseillée : 2 à 4 semaines.

N'hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire avant utilisation ou prolongation de la durée initiale d'utilisation. 


Dr Aude Lhérété spécialiste Chevaux pour le groupe La Compagnie des Animaux

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