vendredi 28 février 2014

Les chiens comprennent les émotions de la voix humaine

les IRM cérébrales de chiens Des chercheurs hongrois ont trouvé des similitudes étonnantes entre les IRM cérébrales de chiens et d'hommes soumis aux mêmes stimuli auditifs.

«Je vous assure, il comprend tout.» Les propriétaires de chiens sont parfois exagérément optimistes sur les facultés cognitives de leur animal. Mais ils ne font pas totalement fausse route pour autant. Une équipe hongroise vient de démontrer que le traitement cérébral des sons était similaire chez le chien et chez l'homme. «Cela explique peut-être le succès de la communication vocale entre nos deux espèces», pense Attila Andics, éthologue et principal auteur de cette étude parue jeudi dans la revue Current Biology.

Ses collègues et lui ont dressé 11 chiens, avec la complicité de leur maître, à rester immobiles dans un appareil d'imagerie à résonnance magnétique (IRM). Les animaux étaient sanglés et équipés d'un casque audio diffusant 200 différents sons humains et canins: des cris de joie, des pleurnichements, des aboiements de jeu ou des grognements. «Ils ont adoré ça», assure Attila Andics au site ScienceNow. Les maîtres étaient là pour récompenser les cobayes avec des caresses et des friandises.

Une capacité héritée d'un ancêtre commun ?

Quelques 22 cobayes humains ont effectué la même expérience. C'est la première fois que des travaux comparent l'activité cérébrale humaine avec celle de non-primates. Résultat, les chiens possèdent comme les hommes et les singes une zone du cerveau dédiée à l'analyse de la voix, située à peu près au même endroit. Plus surprenant encore, les réactions cérébrales à des stimuli similaires étaient très comparables. Un son de joie «allume» par exemple de manière plus intense le cortex auditif primaire chez les deux espèces qu'un son triste: tout porte à croire que les chiens sont donc bien capables de déceler les émotions de la voix humaine. De manière assez intuitive, les chiens sont toutefois, comme les êtres humains, plus sensibles aux bruits de leurs congénères.

«Cela montre que les chiens et les êtres humains ont les même mécanismes cérébraux d'interprétation sociale des sons», explique Attila Andics. Les deux espèces pourraient avoir hérité cette capacité de leur ancêtre commun vieux d'au moins 100 millions d'années. Ces recherches laissent aussi penser que cette faculté de décodage de la voix pourrait bien être partagée par une partie du règne animal plus grande que ce que l'on pensait jusqu'à présent.
Ces travaux ont néanmoins aussi montré d'importantes différences entre les deux espèces. Chez le chien, la moitié des zones cérébrales dédiées à l'analyse des sons réagissent de façon plus intense à des bruits quelconques qu'à des vocalisations. Chez l'homme, le cerveau est au contraire intégralement tourné vers la parole: seuls 3% de ces zones sont ultrasensibles aux bruits environnementaux.

Source : Tristan Vey pour Le Figaro

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