1. Apparition
d’agression brutale ou
progressive
Une agression commence à la phase de
menace (grognement, feulement, crachement…etc). Si votre animal mord sans
prévenir, l’urgence est d’autant plus grande. Il faut consulter ! Deux
situations sont possibles :
-L’agression
semble explicable, par exemple lorsque votre chien ou votre chat a mal (arthrose
du vieux chien, problème dentaire du vieux chat), la consultation est nécessaire
car la douleur peut être diminuée. Il n’est pas acceptable aujourd’hui de
laisser un animal souffrir, quelle qu’en soit la raison. C’est fréquemment le
contact, une caresse par exemple, qui déclenche l’agression. Dans ce cas elle paraît
inconcevable mais l’affection ressentie par votre animal n’a rien à voir avec
cette manifestation, et peut juste la limiter. Attention une douleur n’est pas
toujours identifiable : il est difficile de diagnostiquer une migraine par
exemple…
-l’agression
semble inexplicable : votre jeune chat ou chien occupe régulièrement
un coin de votre canapé et depuis peu il grogne ou feule dès que vous approchez, alors
que vous l’aimez et qu’il vous semble que rien de particulier n’a changé… Il faut
éliminer l’hypothèse trop souvent négligée d’un problème
« intérieur » au chien mais aussi évaluer l’hypothèse d’un problème
« extérieur » du au décor ou aux personnes…
2. Votre animal est ou devient malpropre
Un chien ou un chat « propre »
c’est à dire qui a appris à l’être, ne fait pas ses besoins là où il dort… Contrairement
à ce que l’on entend fréquemment, la propreté n’est pas innée chez le chat.
Elle s’apprend juste plus rapidement que chez le chien et à l’adoption
l’apprentissage est déjà en place.
Si votre chat
est malpropre à l’adoption, il est possible qu’il soit malade ou
que les conditions de vie antérieures ne lui aient pas permis de l’être. Si le
vieux chat de votre conjoint (qui vivait avec lui avant vous) choisit votre
oreiller pour faire ses besoins, ce n’est pas parce qu’il est jaloux, il ne se
venge pas de lui avoir « pris sa place dans le cœur de votre moitié ».
Le choix de ce type de support est plutôt évocateur d’une souffrance interne
qui l’entraine à éliminer là où il se sent le mieux… Consultez rapidement votre
vétérinaire et surtout ne le punissez pas.
Si votre chien
est malpropre, alors qu’il a appris à être propre, vérifiez, comme
chez le chat d’ailleurs, que ce n’est pas un aliment qui l’a rendu malade ou
même l’inaccessibilité du lieu d’élimination qui en est responsable. Sachez que
pour lui, faire ses besoins sur le carrelage de votre cuisine n’est pas sale,
d’ailleurs, jusqu’à l’âge de trois semaines, il voit sa mère avaler les
excréments de ses petits, permettant de garder le « nid » propre…alors
ne le punissez pas, et surtout ne lui mettez pas le nez dedans, cela ne sert à
rien. Consultez le vétérinaire, les causes sont très nombreuses et dépendent
souvent de l’âge et du mode de vie…
3. La cohabitation entre animaux est difficile ou
impossible
Deux chiens ou chats qui vivaient
ensemble se battent du jour au lendemain, le nouveau chien/chat que vous
adoptez se fait agresser par l’ancien : n’attendez pas pour en parler avec
votre vétérinaire, même s’il n’est pas comportementaliste.
Le « comme chien et chat » de la légende populaire est aujourd’hui
obsolète ! Ces deux espèces peuvent au contraire s’entendre « comme
larrons en foire » … tout dépend des conditions de la rencontre. Ne
laissez pas les choses se dégrader, consulter rapidement peut parfois permettre
de résoudre des situations mal engagées.
Chez le chat
principalement, l’arrivée d’un nouvel individu est toujours un coup de
poker ; la cohabitation avec un congénère est rarement souhaitée. Après un
conflit entre chats, il n’y a pas de procédés de réconciliation comme chez le
chien. Cependant, même si un autre chat est mal reçu, ce n’est pas forcément
définitif. La cohabitation peut être exempte de conflit, une paix armée en
quelque sorte. Le vétérinaire sera à même de vous aider à évaluer la gravité
pour faire la différence entre une phase d’adaptation à l’autre et une inimitié
irrémédiable.
Chez le chien, beaucoup plus
sociable et tolérant à la vie en groupe, l’apparition d’un conflit doit également
faire l’objet d’une évaluation. Réconcilier deux chiens est rarement
impossible. Parlez en à votre vétérinaire.
4. Des vocalisations* apparaissent…
ainsi que des plaintes du voisinage
Votre chien aboie une ou deux fois quand
il entend du bruit, c’est normal. Votre chat miaule pour demander ses
croquettes lorsque vous rentrez, c’est normal…
Le chien ou le chat adopté en refuge ou
très jeune passe parfois par une phase de nuisances sonores compréhensibles… un
chien notamment doit se réadapter à un nouveau groupe et la phase d’adaptation
peut être difficile.
Si le niveau sonore ou la fréquence des
vocalisations gêne les voisins, c’est anormal. Surtout si leur apparition est
brutale. C’est le signe que votre animal souffre, consultez !
*vocalisations=productions vocales (les
vocalises c’est pour la cantatrice)
5. Votre intérieur subi des
dégradations
Les chats détruisent
rarement sauf lorsqu’il « font leurs griffes » frénétiquement, de
préférence sur votre canapé, un papier peint mural ou le côté d’un meuble. La
plupart des griffades sont normales, elles correspondent à un comportement de
marquage à proximité des endroits d’isolement ou de passage. Lorsque leur
fréquence augmente brutalement, il faut consulter, car cela peut être un signe
de stress.
Les chiens qui détruisent
doivent être évalués, sauf s’ils sont jeunes. Un jeune ne fait pas « ses
dents » quand il mordille, il est plus dans une exploration exagérée de
son environnement. Cependant, le jeune chien laissé seul peut néanmoins souffrir
de troubles « liés à la séparation ». Un chien adulte qui détruit
doit être évalué par un vétérinaire qui recherchera l’existence d’un trouble
anxieux
6. Apparition d’un léchage
excessif…qui laisse des traces
Si votre chat ou votre chien n’a pas de
maladie de peau ou de parasites qui l’amènent à se gratter, Il faut évaluer la
possibilité d’un problème anxieux avec votre vétérinaire. Le léchage répété et
vulnérant (qui occasionne des plaies) est parfois l’expression d’un stress
important et chronique (ancien).
Dr Muriel Alnot Vétérinaire comportementaliste pour Dogteur
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