Le stress chez le chat

Le chat domestique est adaptable

Un chat domestique est par définition LE félin fait pour vivre avec nous, cependant cette espèce est très sensible et parfois stressée au moindre changement dans son environnement. Comme nous, ce sont des mammifères, ils peuvent donc s’adapter lorsqu’on les perturbe, mais seulement jusqu’à un certain point… c’est la perte d’adaptabilité qui génère les états anxieux.

Certains chats sont plus zen que d’autres

Les chats n’ont pas tous le même caractère, certains sont plus craintifs, peureux ou au contraire plus tranquilles que d’autres, question de tempérament, parfois de race. Certains sont plus expressifs, comme les orientaux par exemple, souvenez vous des siamois dans « la belle et le clochard » de Walt Disney…

Lors d’un événement perturbant, ils ne réagiront pas de la même façon.

Reconnaître un chat stressé

Un chat stressé est généralement un chat inhibé : il ne mange plus, bouge moins, voire plus du tout. Attention, chez le vieux chat c’est moins le stress que les problèmes liés à l’âge qu’il faut suspecter.

La perte d’appétit est souvent le premier symptôme qui apparaît. Changer l’aliment dans ce cas est encore plus déconseillé que d’habitude car le chat n’aime pas la nouveauté alimentaire. Ne pensez pas qu’il n’aime plus sa nourriture mais plutôt qu’il a un problème.

La malpropreté urinaire et fécale peut aussi être un signe de stress chez le chat. Attention à ne pas lui en vouloir et à le punir( voir l'article : Ne jamais punir un chat malpropre !) car il ne se venge pas et n’est pas en train de vous nuire sciemment. Deux types de malpropreté sont possible lors de stress : l’élimination et le marquage. Le marquage urinaire apparaît souvent en premier.

Chez un mâle entier ou une femelle en oestrus, ce type de marquage est normal, il sert de communication entre chats. En quelque sorte c’est une messagerie de site de rencontre.

Lorsque votre animal est stérilisé, ce marquage urinaire sexuel normal disparaît. En revanche, le marquage urinaire réactionnel peut exister dès la moindre perturbation.

Le léchage répété ou l’arrachage des poils sans raison objective (maladie dermatologique) est parfois lié au stress. On parle souvent d’alopécie ou de léchage « psychogène ». dans ce cas pour éviter une dégradation plus importante, votre chat est souvent affublé de « l’abat jour » (ou collerette) qui, généralement mal toléré ajoute un stress supplémentaire.

Les agressions sont courantes chez les individus stressés. Comme chez nous, le chat mal à l’aise peut devenir agressif envers la cause de son malaise ou encore rediriger son courroux sur un humain ou un animal sans aucun rapport avec le stress de départ. Le souffre douleur est un autre animal ou le propriétaire qui passe au moment où le chat est irritable. Les postures d’agression des chats stressés peuvent être défensives ou offensives, en fonction du caractère du chat, de son degré de socialisation et de sa tolérance à l’élément stressant.

Trouver la cause du stress, une enquête policière

L’origine du stress doit être recherchée à l’extérieur et à l’intérieur du chat.

A l’intérieur : certaines maladies (baisse immunitaire, problèmes gastro-intestinaux ou encore les cystites interstitielles, les problèmes dermatologiques) peuvent être à l’origine du stress…

Les maladies qui augmentent la prise de boisson (diabète, les insuffisances rénales, etc) doivent être éliminées car elles accroissent aussi l’élimination. C’est donc chez le vétérinaire que le jeu de piste commence.

A l’extérieur :  tous les changements, toutes les nouveautés peuvent générer du stress : un déménagement, un travail de peinture, des travaux ou des changements de meuble

La pauvreté du lieu de vie est aussi une source de stress bien connu : sans espace pour grimper, se cacher, sauter, jouer, le bien être du chat est loin d’être optimal.

Si vous avez un chat sociable, un chat « chien », des relations pauvres avec les êtres humains seront une importante source de frustration. Jouer avec lui, lui parler, lui créer des activités sera indispensable.

Les conflits entre chats sont souvent mal vécus et aggravent ou génèrent des états anxieux.

Enfin, le manque de prédictibilité et de contrôle sur les routines  mises en place par les propriétaires créent énormément de stress.

Stratégies pour réduire le stress

La première est de supprimer la cause du stress.

Ensuite, l’on vérifie que la distribution alimentaire convient (libre service)

Puis l’on adapte l’espace du chat (suffisamment de ressources) et les contacts s’ils ne le sont pas (ne pas contraindre le chat aux caresses, le caresser s’il dort, le toucher s’il est peu tolérant…).

Et enfin, si le stress est chronique (s’il dure depuis longtemps) un médicament, un nutraceutique ou une phéromone apaisante, peut être prescrit par le vétérinaire.

                                                                                                Dr Muriel Alnot