lundi 23 novembre 2015

Comportement du chien et du chat, 6 raisons de s’inquiéter

          1.    Apparition d’agression brutale ou progressive

Une agression commence à la phase de menace (grognement, feulement, crachement…etc). Si votre animal mord sans prévenir, l’urgence est d’autant plus grande. Il faut consulter ! Deux situations sont possibles :
-L’agression semble explicable, par exemple lorsque votre chien ou votre chat a mal (arthrose du vieux chien, problème dentaire du vieux chat), la consultation est nécessaire car la douleur peut être diminuée. Il n’est pas acceptable aujourd’hui de laisser un animal souffrir, quelle qu’en soit la raison. C’est fréquemment le contact, une caresse par exemple, qui déclenche l’agression. Dans ce cas elle paraît inconcevable mais l’affection ressentie par votre animal n’a rien à voir avec cette manifestation, et peut juste la limiter. Attention une douleur n’est pas toujours identifiable : il est difficile de diagnostiquer une migraine par exemple…
-l’agression semble inexplicable : votre jeune chat ou chien occupe régulièrement un coin de votre canapé et depuis peu il grogne ou feule dès que vous approchez, alors que vous l’aimez et qu’il vous semble que rien de particulier n’a changé… Il faut éliminer l’hypothèse trop souvent négligée d’un problème « intérieur » au chien mais aussi évaluer l’hypothèse d’un problème « extérieur » du au décor ou aux personnes…

2. Votre animal est ou devient malpropre

Un chien ou un chat « propre » c’est à dire qui a appris à l’être, ne fait pas ses besoins là où il dort… Contrairement à ce que l’on entend fréquemment, la propreté n’est pas innée chez le chat. Elle s’apprend juste plus rapidement que chez le chien et à l’adoption l’apprentissage est déjà en place.
Si votre chat est malpropre à l’adoption, il est possible qu’il soit malade ou que les conditions de vie antérieures ne lui aient pas permis de l’être. Si le vieux chat de votre conjoint (qui vivait avec lui avant vous) choisit votre oreiller pour faire ses besoins, ce n’est pas parce qu’il est jaloux, il ne se venge pas de lui avoir « pris sa place dans le cœur de votre moitié ». Le choix de ce type de support est plutôt évocateur d’une souffrance interne qui l’entraine à éliminer là où il se sent le mieux… Consultez rapidement votre vétérinaire et surtout ne le punissez pas. 
Si votre chien est malpropre, alors qu’il a appris à être propre, vérifiez, comme chez le chat d’ailleurs, que ce n’est pas un aliment qui l’a rendu malade ou même l’inaccessibilité du lieu d’élimination qui en est responsable. Sachez que pour lui, faire ses besoins sur le carrelage de votre cuisine n’est pas sale, d’ailleurs, jusqu’à l’âge de trois semaines, il voit sa mère avaler les excréments de ses petits, permettant de garder le « nid » propre…alors ne le punissez pas, et surtout ne lui mettez pas le nez dedans, cela ne sert à rien. Consultez le vétérinaire, les causes sont très nombreuses et dépendent souvent de l’âge et du mode de vie…



3.    La cohabitation entre animaux est difficile ou impossible

Deux chiens ou chats qui vivaient ensemble se battent du jour au lendemain, le nouveau chien/chat que vous adoptez se fait agresser par l’ancien : n’attendez pas pour en parler avec votre vétérinaire, même s’il n’est pas comportementaliste.
Le « comme chien et chat » de la légende populaire est aujourd’hui obsolète ! Ces deux espèces peuvent au contraire s’entendre « comme larrons en foire » … tout dépend des conditions de la rencontre. Ne laissez pas les choses se dégrader, consulter rapidement peut parfois permettre de résoudre des situations mal engagées.
Chez le chat principalement, l’arrivée d’un nouvel individu est toujours un coup de poker ; la cohabitation avec un congénère est rarement souhaitée. Après un conflit entre chats, il n’y a pas de procédés de réconciliation comme chez le chien. Cependant, même si un autre chat est mal reçu, ce n’est pas forcément définitif. La cohabitation peut être exempte de conflit, une paix armée en quelque sorte. Le vétérinaire sera à même de vous aider à évaluer la gravité pour faire la différence entre une phase d’adaptation à l’autre et une inimitié irrémédiable.
Chez le chien, beaucoup plus sociable et tolérant à la vie en groupe, l’apparition d’un conflit doit également faire l’objet d’une évaluation. Réconcilier deux chiens est rarement impossible. Parlez en à votre vétérinaire.




            4. Des vocalisations* apparaissent… ainsi que des plaintes du voisinage

Votre chien aboie une ou deux fois quand il entend du bruit, c’est normal. Votre chat miaule pour demander ses croquettes lorsque vous rentrez, c’est normal…
Le chien ou le chat adopté en refuge ou très jeune passe parfois par une phase de nuisances sonores compréhensibles… un chien notamment doit se réadapter à un nouveau groupe et la phase d’adaptation peut être difficile.
Si le niveau sonore ou la fréquence des vocalisations gêne les voisins, c’est anormal. Surtout si leur apparition est brutale. C’est le signe que votre animal souffre, consultez !
*vocalisations=productions vocales (les vocalises c’est pour la cantatrice)



            5. Votre intérieur subi des dégradations

Les chats détruisent rarement sauf lorsqu’il « font leurs griffes » frénétiquement, de préférence sur votre canapé, un papier peint mural ou le côté d’un meuble. La plupart des griffades sont normales, elles correspondent à un comportement de marquage à proximité des endroits d’isolement ou de passage. Lorsque leur fréquence augmente brutalement, il faut consulter, car cela peut être un signe de stress.
Les chiens qui détruisent doivent être évalués, sauf s’ils sont jeunes. Un jeune ne fait pas « ses dents » quand il mordille, il est plus dans une exploration exagérée de son environnement. Cependant, le jeune chien laissé seul peut néanmoins souffrir de troubles « liés à la séparation ». Un chien adulte qui détruit doit être évalué par un vétérinaire qui recherchera l’existence d’un trouble anxieux

            6. Apparition d’un léchage excessif…qui laisse des traces


Si votre chat ou votre chien n’a pas de maladie de peau ou de parasites qui l’amènent à se gratter, Il faut évaluer la possibilité d’un problème anxieux avec votre vétérinaire. Le léchage répété et vulnérant (qui occasionne des plaies) est parfois l’expression d’un stress important et chronique (ancien).

Dr Muriel Alnot Vétérinaire comportementaliste pour Dogteur


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